Maurice Maeterlinck
1948, 236 blz.
Er verscheen onlangs een Nederlandse vertaling van, en ik dacht: ik lees het origineel. Jeugdherinneringen van een bekende Gentenaar, dat zou misschien wel eens wijs kunnen zijn.
Het is 2011 en er is het internet, het origineel uit 1948 was dus niet echt moeilijk te vinden. Alhier stond een (weliswaar niet al te best ge-OCR-de, maar kom) volledige versie. De pagina in Instapaper getrokken om het toch een beetje aantrekkelijker om lezen te maken, en ik was vertrokken.
Charmant, grappig, ontroerend en vaak heel veel van alledrie tegelijk — neem bijvoorbeeld deze, onder het kopje “La première maîtresse”, toen Maeterlinck net afgezwaaid was van het Sint-Barbaracollege:
Notre première étreinte eut lieu dans un jardin public, sur un banc rustique. J’étais insuffisamment documenté en sorte que je perdis pas mal de temps à ne savoir que faire. J’eus l’impression qu’elle était moins innocente que moi et qu’elle pratiquait le fameux wait and see, qui valut aux Anglais plus de défaites que de victoires. Mais il est évident que ces tâtonnements et ces tergiversations n’avaient guère augmenté mon prestige. Sans compter qu’un soir, j’eus l’idée saugrenue et désastreuse de lui réciter des vers que j’avais écrits en son honneur. Elle m’écouta avec stupéfaction et je me sentis couler à pic.
Ha, ik kan het mij zo inbeelden — de grote dichter, achttien jaar, en zijn maîtresse, zestien.
Het is ook een document van een tijdperk dat niet meer terugkomt, en van een soort mens dat niet meer bestaat, denk ik: ze waren zo rijk dat ze niets meer hoefden te doen de rest van hun leven, en er worden huizen verbouwd, erfenissen gedaan, huizen gekocht, pachten en huurgelden geïnd, heelder rollen gouden munten gegeven als cadeaus, gouvernantes en kokkinnen en bedienden aangenomen en weer ontslagen alsof het niets was:
On avait décidé que nous apprendrions l’anglais et l’allemand outre le français qui était notre langue maternelle, sans parler du flamand réservé pour les rapports avec les domestiques. On engage donc une gouvernante anglaise. Nous subissons avec ennui les premières leçons. Comme la gouvernante était jolie, au bout de deux mois, ma mère soupçonneuse et assez inquiète la renvoie. Elle est remplacée par une Allemande plus épaisse. Nous oublions rapidement ce que nous savions d’anglais et nous nous mettons à l’allemand. L’Allemande dure aussi deux mois; mais renaissent les soupçons de ma mère à cause du jeune et trop frais visage de la fraulein qui est également congédiée. On rengage une Anglaise, choisie à dessein parmi les moins alléchantes. Mon père lui trouve tous les défauts et finit par obtenir qu’on la remercie ; nous repassons par une Allemande, puis par une troisième Anglaise et ainsi de suite. Nous mélangeons l’allemand et l’anglais dans une sorte de sabir incompréhensible.
We gaan er even aan voorbij dat het ook een periode was van industriële revolutie en diepe miserie en bijhorende strijd en (socialistische) overwinningen: voor Maeterlinck was het gewoon zijn gouden kindertijd.
En dan nog gezien van een bijna onmetelijke afstand — hij schreef dit helemaal op het einde van zijn leven, zeventig of tachtig jaar na de feiten. Daar had hij dit trouwens over te zeggen, en ’t is tegelijkertijd waar wat Maurice zegt, en schoon gezegd wat Maurice zegt:
On parvient assez facilement à discipliner ce qui reste dans notre mémoire; et le bonheur ou le malheur de notre existence dépend de cette discipline. Il ne faut pas croire que nos souvenirs soient immuables. Ils changent d’aspect selon nos années. Ils s’élèvent et se purifient selon que notre existence s’élève et se purifie, selon ce que nous avons fait, pensé ou subi. Si j’avais fixé les miens le jour qui les vit naître, je ne les reconnaîtrais plus.
Si je les avais écrits il y a vingt, trente ou quarante ans, les faits qui forment leur squelette seraient peut-être ce qu ‘ils furent, mais ils n ‘auraient plus la même chair, ils ne se baigneraient plus dans la même atmosphère, ils n’auraient plus la même couleur et leur choix même eût été différent.
Les souvenirs sont les traces incertaines et fugaces que nous laissent nos jours. Que chacun recueille les siens, ils ne rempliront pas le creux de la main; mais ce qui reste de poussière est le seul trésor que nous voudrions arracher à la mort et emporter avec nous dans un autre séjour; nous croyons que les années qui prolongent nos misères ou nos joies augmentent leur nombre. Je crois plutôt que ceux que nous acquérons ne compensent pas ceux que nous perdons. A mesure que nous avançons en âge, ce qui nous advient n’a plus le temps de se transformer en souvenir. Le centenaire qui n’est qu’un enfant au prix de l’éternité n’a que ce qu’il avait avant sa vieillesse et ce qu’il pourrait se rappeler ne prend plus la peine de naître.
Les véritables souvenirs, les seuls qui survivent, les seuls qui ne vieillissent pas, les seuls qui soient enracinés, sont les souvenirs de l’enfance et de la première jeunesse. Jusqu ‘à la fin de nos jours, ils gardent la grâce, l’innocence, le velouté de leur naissance et ceux qui naissent contrefaits, malpropres, malheureux ou stupides tombent dans les ténèbres où ils rejoignent les souvenirs de l’âge mûr qui méritent rarement d’être recueillis.
’t Is niet allemaal koek en ei of zeemzoeterige nostalgie: Maeterlinck kan nogal redelijk giftig zijn ook, bijvoorbeeld als hij het over smartlappen heeft (“Rien ne peut donner une idée de l’ineptie des chansons populaires qui, à cette époque, empuantissaient la France et la Belgique. Je ne sais pourquoi ma mémoire a gardé le souvenir de ces ignominies ; mais voici quelques échantillons nauséabonds qui survivent dans ce musée d’horreurs”), of over zijn oom Hector die voormelde smartlappen zong, of over zijn neef Désiré die drie Breughels had hangen maar er alle blote achterwerken uitgesneden had, of over de toekomstige echtegenoot van zijn nicht Louise (“Le jeune marié était aussi nul que possible”).
Het leest echt als een boek van iemand die zich van niets of niemand nog moet of wil aantrekken, en ’t staat vol dingen die ik zou willen knippenplakken. Allez, nog eentje, over zijn zus:
Elle épousa un homme qu’elle n’aimait pas, un sinistre dévot qui portait autant de médailles bénites, en cuivre, en plomb, en argent, autant de scapulaires que le roi Louis XI dont il avait le caractère fouineur, soupçonneux, cruel et rancunier, mais nullement l’intelligence, car il était aussi borné qu’une huître et par-dessus le marché magistrat.
Enfin, elle obtint un divorce difficile et reporta, sur le fils qu’elle lui donna, tout l’amour qu’elle n’avait pas eu pour son mari. Elle adora en lui tout ce qu’elle avait abominé dans son conjoint.
Right on, Maurice.
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